_Pour tout refaire_Ne rien refaire _Reprendre le principe de la création _À sa source, où elle origine, à la naissance de son enfantement _Sur ces plages abandonnées où le temps est libre à prendre un verre _Sous ses airs apprivoisés _Mais plus sauvage n'existe pas pourtant _Elle enfante, elle n'a que ça à faire _Reprendre de zéro juste avant un accouchement, entre deux accouchements, assister à un enfantement _Ne pas le voir se produire _Voir que rien ne se produit plus _Reprendre où le langage est dénué de formes _Dénudé, & ne plus rien savoir _Défait des bottes qui traversent les champs labourés des temps, sans marche-pied, sans escaliers, sans pente faite à la main pour adoucir les descentes _Marcher nu-pied dans les brousailles de la plaine hostile _Réécrir le début ? Non _Compter mes pas d'ici et me resituer par rapport à cette origine. Être aveugle sur le chemin du retour _Traverser les âges sans leurs cours, sans que leur cours ait lieu _Traverser les cours sans connaître leur âge, que leur histoire ait lieu d'être _Découvrir des courants, les restituer habillés, sans savoir leur auteur _Sans notion de la hauteur, être instigateur _Non !, Surtout pas. Laisser tout ça vierge, ne même pas avoir lieu _Peiner à seulement se trouver là _Résister à la pression du vent _Sans qu'autre mesure n'ait de degré d'importance _Ne même pas avoir lieu _Ne toucher à rien, assister au miroir, observer le silence, observer d'un silence, le silence d'où émane qu'on pointe la direction de laquelle s'observe le même silence _Dans l'ombre des saules quantiques _Dans toute les ombres, dans la grande zone d'ombre _Pas une lumière n'est faite _Il est tout à craindre _Rien n'est à redouter, nul doute n'a lieu où habiter _Que l'ombre _Rien que l'ombre de la naissance _Pas une conjugaison des passés _Celle qui ne peut naître qu'à l'origine, les débuts du doute, celle qu'on veut exprimer _Pourtant il faudra bien cette fois s'en retenir _Taire, ne rien exprimer du doute naissant _Non. Le retenir, comme un secret déjà né depuis longtemps, que personne n'a remarqué. Un doute jamais levé _Rester couché et résister à la seule pression du vent sans chercher à savoir d'où il vient _Où il va, ce qu'il fait _Ne rien édifier pour s'en protéger _Ne rien envisager _Ni visage, ni vue, ni ambages, ni couverture, ne rien édifier _Pas d'images. Rester aveugle sur le chemin du retour _Accepter que rien ne se passe _Et tout se passera bien _Ou mieux !, mal. _'Pire', rien ne se passe _N'imposer nullle vue, ne rien attendre sur le chemin du retour _Observer le silence de la création _Son absence, voir comme tout naît de ce qui ne se passe pas. Et trouver enfin, l'origine de la création _Un acte passif. _L'assimilation de tous les actes manqués _D'actes volontairement manqués _De non actes, involontaires, de non création _La naissance de la naissance _Passive, qui ne dépend de rien _Ne doit rien à personne, que la vie _Et la fin, irrévocable qu'elle entend dès le début _Mais qu'elle n'écoute pas _L'absence de sens _Et de directions _La plaine qui part dans tous les sens _Et n'en atteint aucun _N'en veut aucun _Rester insignifiance, & brute. Une _Fin-en-soi.