Par contre, et en tant que revanche, pour l'etre qui se disait sans vis-a-vis, lequel ne peut evidemment pas etre une fin en soi, mais un Oeuf comme celui qu'est aussi Jacques Audiberti, il y a du neuf, justement : du neuf et meme de nouveaux oeufs (plusieurs donc). Comme ceux qui, eux, pousseront en 2oo9, plus loin nos envies d'aller chercher haut, perches toujours plus haut, les voisins de Paques, jusque dans les plafonds d'etoiles des toits academiques d'un vase endemique que les textes complexes logent, voire parfois aussi jusqu'a ce qu'une espece de realisation aesthetiquement experimentale en sorte (ejectee comme d'un ~ quoi-deja ?)
L'etre qui se disait - a lui-meme forcement - sans vis-a-vis, se mit a peindre et depeindre tout ce qu'il voyait : parce qu'il prenait conscience du cote tangent, du cote limite meme, du cote ephemere et volage enfin, de tout ce qui l'entourait qui pouvait sans se lasser faire une fois, deux fois et parfois meme plus, le tour de lui jusqu'a lui donner des vertiges.
Il se mit a peindre et peindre encore. Mais puisque cet etre etait comme il se l'etait dit plus tot, effectivement sans vis-a-vis, totu ce qu'il faisait n'etait jamais plus, jamais moins, mais toujours authentiquement, immanquablement, inutilement, et tristement, que des reflets de lui !
Il se mettait a peindre, sans s'en rendre compte d'abord, puis consciemment mais attache a l'idee de parvenir a terme a cesser, et ainsi aboutir a autre chose, a se detacher de ce mirage qui, c'est fou !, ressemblait de plus en plus a une malediction, a se peindre, donc, des portraits, quantite d'autoportraits dans ce qu'il voulait etre des paysages, des scenes historiques, des mirages dans les nuages, des beurres gestuels, des leurres visuels, des phosphenes hypnagogiques, dans des scenes en noir et blanc, meme ! Et toujours, pendant, pendant tous ses efforts, tout ce qu'il parvenait toujours a produire malgre tous lesdits efforts faits a se defocaliser de sa seule personne, etait immanquablement une serie d'autoportraits de lui et par lui, donc de veritables auto-autoportraits egalement de lui et par lui, de tout cequi l'entourait : il se rendit peu a peu compte qu'il etait en realite le reflet de tout ce qui l'entourait.
Et bientot il analysa les toiles qu'il avait devat lui pour se rendre compte que les toiles etaient en lui, que lui etait derriere et non devant, et que ces portraits, qu'il etait parvenu a accepter comme tels, etaient des portraits, par les paysages, des paysages eux-memes, car il venait de disparaitre. L'etre sans vis-a-vis disparait.
C'etait, cette foi, une fin en soi. N'exige plus de suite, je t'en supplie ! ~
