L'ampadiem

  • : Le blog de Ampad Embiem
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  • Ampad Embiem, je ne suis la qu'un jour sur deux, mais je le vis plutot bien
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Archangelism scientifiq

" (...) proche le moment ou, par un processus de caractere paranoiaque et actif de la pensee, il sera possible (simultanement a l'automatisme et autres etats passifs) de systematiser la confusion et de contribuer au discredit total du monde de la realite. " Salvador Dali, Minotaure No1, 1933.

Un tres beau site sur DALI

 

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Ce blog créé il y a un peu plus de 2 ans maintenant de l'association uniq de la surprise et du tant attendu, restitue intactes les bribes

de restes d'authentiques retrouvés ici ou la, de ce que les littérateurs et créateurs de ce monde, ont contribué,

avant nous déja, est-ce a dire et, encore aujourd'hui, a élaborer le Beau pour qu'il vienne jusqu'a nous

dans l'état merveilleux ou nous avons le bonheur de le trouver pour tenter d'y toucher.

J'ai pour but ici et ailleurs, Ici Et Maintenant, dans cet IEM permanent et constant d'instabilité, de le propager, de l'expérimenter, de le faire travailler, de le dédoubler, de le transposer et de le faire permuter avec ses doubles et avec ses moitiés, de le mettre tour a tour en exergue, en abime, en difficulté, en chaloupe meme et en page pour enfin et a terme, pouvoir le remettre a la retraite d'ou il se trouvera la force apaisée et sereine méritée d'une vie multiséculaire sur toutes les plages des temps, de mener devant nous, et pour nous, de lui-meme des actions pour s'autorégénérer sans plus s'en laisser conter ~

29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 13:01

 

 

Chiche !

L'Ampadiem ne suffit plus

 

[Il s'agirait de peindre une serie de 8 toiles mouvantes sur ces elements d'anachronism anarchiste volontairement dissimules comme des erreurs de l'histoire.]

 

 

Mon bien-aimé Dali est anarchiste, et la seule preuve en est qu’à l’époque surréaliste, vous aviez été le seul à dénoncer la légèreté anticréationnelle de Raymond Roussel et l’épaisseur incommensurablement incomestible de monsieur Le Corbusier. [Il venait de mourir]

 

 

C’est ainsi qu’à mesure que nous montons, la végétation devient plus rare. Bientôt, le sol achève de se dénuder de toutes parts et, au terme de notre trajet, nous faisons la connaissance d’une nouvelle découverte en avançant vers un point où se dresse une sorte d’instrument de pavage, dont la structure rappelle celle des demoiselles qu’on emploie au nivellement des chaussées. Légère d’apparence, bien qu’entièrement métallique, cette demoiselle est suspendue à un petit aérostat jaune clair. Sa partie inférieure est évasée circulairement, et fait songer à la silhouette d’une montgolfière.

En bas, le sol est garni de la plus étrange façon. Sur une étendue assez vaste, des dents humaines s’espacent de tous côtés, offrant une grande variété de formes et de couleurs. Certaines, d’une blancheur éclatante, qui contrastent avec des incisives de fumeurs, lesquelles fournissent la gamme intégrale de bruns et de marrons, tous les jaunes figurant dans un stock bizarre, depuis les plus vaporeux tons de paille jusqu’aux pires nuances fauves.

Des dents d’un bleu, soit tendre, soit foncé, apportent leur contingent dans cette riche polychromie, complétée par une foule de dents noires et par les rouges pâles ou criards de maintes racines sanguinolentes.
Les contours et les proportions diffèrent à l’infini : molaires immenses et canines monstrueuses voisinent avec des dents de lait presque imperceptibles.
Nombre de reflets métalliques s’épanouissent, ça et là, provenant de plombages ou d’aurifications.

A la place occupée actuellement par la hie (lourde pièce de bois ferrée pour enfoncer des pavés), les dents étroitement groupées engendrent, par la seule alternance de leurs teintes, un véritable tableau encore inachevé. L’ensemble évoque un reître sommeillant dans un groupe sombre, vautré mollement au bord d’un étang souterrain. Une fumée ténue, enfantée par le cerveau du dormeur, montre, en manière de rêve, onze jeunes gens courbés à demi sous l’empire d’une frayeur inspirée par certaine boule aérienne presque diaphane. Elle semble servir de but à l’essor dominateur d’une blanche colombe, et marque sur le sol une ombre légère enveloppant un oiseau mort.

Un vieux livre fermé gît à côté du reître, illuminant faiblement une torche plantée droit dans le sol de la crypte. Le jaune et le brun règnent dans cette singulière mosaïque dentaire. Les autres tons, plus rares, jettent des notes vives et attirantes.

La colombe, faite de superbes dents blanches, avec une pose de rapide et gracieux envol, participe à l’équipement du reître. Les racines, habillement agencées, composent, d’une part, certaines plumes rouges d’un chapeau sombre affaissé près du livre, de l’autre, un grand manteau pourpre, agrafé par une boucle de cuivre, due à d’ingénieux attroupements d’aurifications. Un complexe de dents bleues crée une culotte azurée qui s’enfonce dans de larges bottes en daim noir. Les semelles, très visibles, comprennent un agrégat de noisettes parmi lesquelles de nombreux plombages figurent les clous régulièrement espacés. C’est sur la botte gauche que la demoiselle se trouve présentement arrêtée.

Hors du tableau, les dents gisent de tous côtés avec la plus parfaite incohérence, et plus ou moins clairsemées, sans aucun résultat pictural.

Autour de la limite fictive marquée à la ronde par les dents les plus distantes de la région centrale, s’étend une zone vide, bordée elle-même par une corde grêle fixée, de loin en loin, au sommet de ces minces piquets hauts de quelques centimètres. Ils sont tous rangés devant cette barrière polygonale.
Soudain, la hie s’enlève d’elle-même dans les airs, et, poussée par un souffle modeste, se pose non loin de nous, après une directe et lente exécution de quinze à vingt pieds, sur une dent brunie par la tabac. Entraînés par un signe, nous enjambons la corde, franchissons la limite déserte, et nous nous approchons de l’instrument aérien. Nous le suivons tous, très attentifs à na pas déplacer les dents éparses dont l’apparent désordre est, sans nul doute, le résultat laborieux d’études approfondies.

De près, l’oreille perçoit plusieurs tic-tac émis par la demoiselle qui brille au soleil. Sans marchander les plus séduisants commentaires, on attire notre attention sur les divers organes de l’appareil. Au sommet de l’aérostat laissé à nu par un filet dormant, une sorte de col sans relief, une soupape automatique d’aluminium se compose d’une ouverture circulaire à obturateur, voisine d’un petit chronomètre au cadran visible. Le ballon, les cordages verticaux et ténus, composent la partie inférieure du filet, entièrement fait de soie rouge, fine et légère, agrippant en guise de nacelle, par des trous forés dans son bord droit et très bas, un plateau rond d’aluminium cylindrique et vertical qui constitue la corps même de l’objet. Une longue tige, également en aluminium, plantée de côté dans la région supérieure du poteau, s’élève obliquement vers le ciel, plus haut que le plateau circulaire, et finit ramifiée triplement. Chacune de ses trois branches soutient debout, à son extrémité, un chronomètre assez grand auquel est attaché un miroir rond de même circonférence.

Les trois cadrans, s’ignorant l’un l’autre, se trouvent orientés extérieurement dans trois sens divergents, alors que les trois disques de fer étamé font face à un commun espace médian et, respectivement, regardent à peu près l’ouest, le sud et l’est. Le premier miroir reçoit directement l’image du soleil et la darde en plein sur le second qui la renvoie vers la plateau-nacelle, tandis que le troisième ne semble jouer aucun rôle.

 

Chaque miroir tient à son chronomètre par quatre tiges horizontales délicatement dentées, fichées individuellement en haut, en bas, à droite et à gauche, dans le revers de son pourtour. Ces tiges, dans les trois cas, traversent le chronomètre de part en part et pointent, de l’autre côté, en marge périphérique du cadran, un peu inférieures comme diamètre à l’ensemble du mouvement d’horlogerie.

 

Dali, 1966, in "Lettre ouverte à Salvador Dali"

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