De plvs en plvs souvent, l'espace d'une seconde, il entrevoyait de façon de plvs en plvs nette et profonde, l'immensité de ce quelq chose qui le dépassant transcendait même les notions d'espace et de temps, de météo et de physiq des matériaux auxquelles il avait par son éducation à l'existence parmi les mondes ambiants de l'inertie, de l'usure, de la corrosion, des frictions et des réactions été habitué à s'accoutumer. En l'espace d'un instant il était plongé dans un univers de sens au sens cataclysmiq où la perception n'avait aucune emprise, elle glissait, littéralement, et où tout semblait contrecarrer ce qu'il avait pu jusq là apprendre, tant et si bien qu'il en revenait, une seconde après, semblant vouloir inculquer à qui voudrait l'entendre qu'il devait prendre conscience de ne rien savoir. La malédiction des interprètes. Bien sûr, ces expériences, tant d'aller/retour que de ce qui s'ensuit, ne purent être qu'à son désavantage, et il hésitait bientôt à seulement en tenir compte, tentant tantôt d'en faire abstraction et d'oublier désormais ce qu'il avait sur le bout de la langue, mais c'était, évidemment bien pire. Ce monde, il en était enfin convaicu même s'il n'y trouvait ni d'explication ni d'application, ni quelq possible exploitation ou issue, sans échappatoire donc, n'était pas fait pour lvi. Ayant cherché d'abord à s'offrir la mort, c'était le monde lvi-même qu'il aurait dû faire taire, et non l'inverse. Tenter par tous les moyens de le faire basculer dans cette nouvelle perception, tenter par tous les moyens de le projeter dans ce qui, selon lvi, et selon lvi seulement, devait être son environnement. Loin des contraintes connues et des apparences, où tout serait instantanément su, et l'aspect visible serait au-delà de ce qui constituait dans ce monde l'essence de ce qui est connu, effacé pour rendre toute transparence synonyme d'une objectivité qui ici n'existait nulle part. Et de là enfin, de ça il était certain, il aurait la place qui lvi était dédiée. Une place dans le monde
(..) je hais les gens qui s'aiment et se font aimer. Plvs encor, je hais ceux qui les admirent (...) Ce qui ne laisse pas grand monde que je puisse aimer, en dehors de moi-même.
En 1933, Besa étant tombée amoureuse sur les lettres que KeJo s'était adressées à lvi-même de 1661 à 1679, elle leur consacra les années qui suivirent, et les ayant lues et relues de multiples fois - 4000 pages de notes manuscrites, qui commençaient toutes par Cher KeJo - en a extrait cet ouvrage synthétiq, qui analyse avec pertinence toute la consistance de l'esprit de KeJo, où les chiens qui jappent disent en fait des choses sensées et n'ont pas besoin de se répéter, où les croassements inélégants des corbeaux sont des poésies lyriq, où les gens qui s'insultent en sont directement à la phase de conversation sobre et constructive où chacun ayant mis le doigt sur le nœud réel du problème, conversent avec intelligence, où les discours mielleux des manipulateurs en tout genre révèlent tous leurs mensonges, et les chaînes de causes et conséquences sont perçues dans l'instant uniq où un élément comprend toute l'antériorité et le potentiel de son événement. Besa a titré son œuvre adaptée de KeJo La Révolution des Brouettes. Je titre l'œuvre adaptée de Besa Échappée dans l'Espace d'une Seconde, toute l'essence de l'œuvre de 1933 à 1937 de Besa. Puis il fallut attendre presq un siècle de plvs pour que reviennent à nos mémoires les idées novatrices de Besa, de KeJo, sous le pseudo Bejo, comm Bérénice, sans qui ces écrits seraient encor enfouis dans l'inéluctabilité visqueuse et la rugueuse vacuité des profondeurs abyssales où tombent les temps.
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